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"I'll tell you all my secrets but I'll lie about my past."
9 décembre 2015

Emois

Mal au ventre qu'on accueille avec délectation. Ces crampes familières, qui tordent les tripes et font battre le coeur plus vite. Ces douleurs délicieuses qu'on chérit et qu'on enlace à bras ouverts. Parce que du plus profond des entrailles torturées, le sang bouillonne et tremble, remonte en ébullition le long des veines, et nos doigts saignent, ça coule à flots sous forme de mots, de phrases écorchées et saccadées. Le sang chargé d'émotions et de passions tumultueuses, si impétueuses qu'on ne cherche même plus à distinguer le plaisir de la douleur. Le bon et le mauvais, la joie et la tristesse sont intimement liés, lorsqu'elles sont suffisament intenses pour nous renverser l'estomac et nous faire cracher du sang. Je chéris ces sensations, je les comprends et les nourrit. Parce que le flot même de la vie réside là-dedans. C'est mieux que de la méditation, mieux que l'herbe, mieux que le sport, c'est l'acceptation de la souffrance par l'acceptation du plaisir. Le juste milieu, le doux bonheur sans vagues n'est pas pour moi. Je veux bien avoir le coeur qui chavire de temps en temps, je veux bien m'échouer à leurs pieds quelques soirs de solitude, je veux bien refluer mes sentiments quand ils s'approchent trop près, mais seulement, et seulement si, on prend le plaisir à bras le corps, qu'on lui tord le cou à trop le serrer, qu'on déborde de bonheur et qu'on transcende chaque heure du jour et de la nuit, dans les extactiques conversations et les violents ébats. Le bonheur, c'est vivre avec la même intensité créatrice l'euphorie des couchers de soleil et le blues des lendemains. Accepter de ne jamais se revoir parfois, accepter de risquer la boulimie d'émotions d'autres fois. Pour pouvoir, dans tous les cas, s'endormir enfin, d'un sommeil de plomb, seul et sans émoi, serein et près à revivre dès le lendemain.

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